De par ses origines, le tatouage tahitien, totalement imprégné d’essence tribale, a séduit Bernard Lompré au cours de ses voyages. Il en a fait son métier à Bora Bora. Son séjour en Europe a prouvé le succès du tatouage polynésien.
Bernard Lompré est un véritable globe-trotter qui a connu bien des métiers dans les pays qu’il a traversés en compagnie de son épouse, Susana. Chef de chantier aux Caraïbes, artiste peintre en métropole, peintre en lettres aux Etats-Unis, Bernard, tout comme Susana, est tombé amoureux de l’art du tatouage spécifique à cette région du monde.
Susana et Bernard ont ouvert, il y a maintenant environ un an au centre commercial Le Pahia à Bora Bora, une boutique de tatouage qui marche très bien.
De septembre à novembre, ils sont parts en métropole pour trois raisons : rechercher des techniques nouvelles, rencontrer d’autres professionnels et prendre quelques congés bien mérités.
Un congrès d’esthétique à Paris leur a permis de faire un stage de formation en tatouage cosmétique qui a pour but de réaliser un maquillage du tour de l’oeil ou de la bouche, de faire des reprises de cicatrises, de pallier une calvitie par exemple. Tout réside dans l’art de retrouver la tonalité exacte de la peau.
Des rencontres les ont menés à une convention européenne de tatouage et de piercing à Dijon, avec un show spécial à la Polynésie.
Le groupe de Theo y avait été invité pour créer une ambiance musicale et quarante tatoueurs, chacun dans son box, attendaient les amateurs. Quatre d’entre eux représentaient la Polynésie : Dale, anciennement à Bora Bora aujourd’hui à Paris, Susanna et Bernard de Bora Bora et Tavaearii de Tahiti. Le stand polynésien a connu un engouement sans précédent. Les tatoueurs polynésiens n’ont pu satisfaire tout le monde par manque de temps. Certains clients les ont suivis jusqu’à Lausanne en Suisse, où avait lieu une convention internationale regroupant quarante tatoueurs dont des sommités telles que Tintin, le meilleur français actuel, et le New-yorkais Paco Bianco, l’un des plus connus au monde.
Parmi toutes ces stars, une fois de plus, le stand polynésien a eu un incroyable succès. Du samedi midi au dimanche soir, il n’a pas désempli.
Les résultats d’un concours organisé au sein des tatoueurs ont été très surprenants :
Paolo Paco Bianco
Teivaa de Moorea
Tintin
Le jeune Tahitien a réalisé une grande pièce avec une technique locale puisqu’il a utilisé un rasoir piles. « Les tatoueurs occidentaux brutalisent les peaux car trop habitués à la couleur qui exige une pénétration profonde de trois millimètres et ils gardent la même main quand ils font du noir », explique Bernard Lompré. « Le tatouage tahitien peut se faire à moins d’un millimètre, ce qui rend les traits plus nets ».