De la Polynésie à Sanary, Bernard et Susana Lompré ont ouvert un salon de tatouages spécialisé dans le motif polynésien.
Plus qu’un dessin, un véritable langage.
Ils ont la peau couleur soleil et le regard empli de chaleur. Le sourire franc, le verbe clair, Bernard et Susana ne composent pas. Accueillant, sincères, ils ne savent pas faire semblant. Un client demande un motif qui ne leur convient pas, un autre sollicite un prix d’ami…Désolé, il faudra repasser. Les Lompré ne font pas de compromis. Leur métier, plus qu’une profession est une véritable passion. Leur peau, plus qu’un simple support, est une carte postale, une invitation au voyage vers des contrées exotiques débordantes de soleil et de bonne humeur. Pénétrer chez Pacific Tattoos c’est un peu comme rentrer dans une agence de voyages, destination la Polynésie. Mais ici, pas question de garder ses souvenirs dans un album poussiéreux. La mémoire s’y inscrit sur la peau, à l’encre indélébile.
Un salon unique en France
Le petit salon, installé en plein cœur de Sanary, est unique en son genre. On y vient des quatre coins de France (et même de plus loin) pour s’y faire tatouer. Il faut dire que la maison a une spécialité originale, le tatouage Polynésien. L’état d’esprit étonne au premier coup d’œil, séduit au second. Impossible de ne pas se laisser embarquer sur le bateau des souvenirs du couple. Lui est né au Maroc, elle au Portugal. Il vit à Sanary depuis l’âge de huit ans. Après des études de psychologie il ouvre un cabinet à Toulon mais découvre rapidement, au bout de six mois, que cette voie ne lui convient pas. Ni une, ni deux, Bernard s’embarque pour les Antilles où il débute sa carrière artistique pour la réfection d’une église en Guadeloupe.
A des centaines de kilomètres de là, Susana se lance dans des études artistiques. Retour en France pour Bernard, puis séjour au Portugal et rencontre de Susana. C’était il y a onze ans, ils s’embarquaient alors sur le même bateau.
De leur passion commune, le voyage, ils feront un art de vivre. Première destination, les Açores, où deux enfants naissent. Un à l’aller, l’autre au retour. Vient ensuite le départ pour le Canada et la visite en camping-car des Etats-Unis. C’est là que le tatouage fait son apparition. Encouragée par des amis, c’est d’abord Susana qui se lance dans l’aventure. « J’ai toujours été fascinée par ce dessin vivant », explique la jeune femme. Pour Bernard, en revanche, il faudra attendre l’arrivée à Tahiti pour que le choc se produise. « Là-bas, le tatouage est un art. C’est un langage écrit, une expression, c’est la parure des rois alors qu’en occident il est issu de la culture carcérale ou maritime ».
Bernard se lance alors dans une série de reportages qui lui permet de rencontrer la majorité des tatoueurs polynésiens. Plusieurs années de pratique plus tard, Bernard et Susana décident de rentrer poser leurs bagages à Sanary et de mettre leur savoir et leur savoir faire à exécution dans leur échoppe « Pacific Tattoos ». Ici, le matèriel dernier cri côtoie les motifs ancestraux. Avec patience, Bernard et Susana écoutent, coiseillent, guident leur clientèle et refusent aussi, parfois, certains tatouages. Conscients de l’importance de leur acte, ils invitent à la reflexion. Et pour les moins certains, pourquoi ne pas commencer par le henné?