Le tatouage marquait le rang social:
Le tatouage était réalisé à la puberté pour marquer la maturité physique et sociale. Les jeunes gens tatoués, homme ou femmes étaient de loin plus demandés en mariage. En fait, un homme non tatoué avait toutes les difficultés à trouver un parti, non seulement parce qu’il était moins attirant, mais aussi car le tatouage montrait à la fois son rang social et sa santé physique. Il était un signe de santé et d’endurance. C’est ainsi que les chefs et les guerriers avaient les motifs les plus élaborés.
Quelques motifs sont ainsi connus pour avoir appartenu à une classe sociale particulière. Des spirales dans la prolongation des yeux se retrouvaient chez tous les guerriers. Des spirales appelées kakoata sur le front et les tempes, indiquaient la marque du chef.
Il existait de même des compagnies de banquets qui se distinguaient par des marques tatouées sur la poitrine. Ce serait comme si la grande famille, incluant servants et personnel du roi ou du chef disposait de privilèges alimentaires, et seraient distingué par un tatouage identique sur la poitrine.
Le tatouage facial
Il était indicatif de l’appartenance à une tribu. Le paheke est une caractéristique de Nuku Hiva; deux bandes horizontales nommées ti’atiapu, une caractéristique de Hiva Oa; et ihuepo était prédominant à Fatu Hiva, et marqué par une bande centrale qui couvre les narines. De grands triangles faciaux étaient associés avec les habitants de la vallée de Taipivai; et enfin un large cercle sur le visage caractérisait ceux de la vallée de Taiohae.
Tatouer le fils du chef:
Un riche individu devait épargner durant des années afin de pouvoir financer le tatouage de son fils aîné. Non seulement il devait payer le cachet du Tatoueur, mais aussi faire face aux dépenses alimentaire du tatoueur et de ses assistants; aussi bien que la troupe des arioris qui construisaient les maisons destinées au tatouage. Différentes maisons étaient construites pour la durée de l’opération: une maison d’habitation, un lieu de repas communs, le salon de tatouages proprement dit, et la maison du tatoueur et de ses assistants.
Ces maisons seraient détruites à la fin des opérations, puis une grande fête sera organisée au cours de laquelle les nouveaux tatouages seraient dévoilés.
Pourtant, jusqu’à la fin totale des tatouages, un onguent jaune vif était étalé sur les nouveaux motifs afin de les masquer complètement. Les îles marquises seraient le seul archipel du Pacifique à pratiquer cette coutume.
Le tatouage était un processus lent, des périodes de repos étaient indispensables pour récupérer du choc de l’opération. Pendant que le fils héritier était le principal sujet d’attentions, ses frères et sœurs, les assistants et les arioris, pouvaient aussi recevoir leurs tatouages pendant que le fils héritier se reposait.
Le tatouage d’un fils de chef, était d’une importance capitale, la cérémonie était chargée de pouvoir occulte, de mana: Un concept qui se rattache aux puissances supranaturelles. La tête et le sang sont deux éléments toujours liés au pouvoir, au mana, et puisque le tatouage fait usage des deux, il est assujetti à un strict éventail de tabous et de restrictions.
Purification et abstinence
Avant toute chose, le futur tatoué devait suivre une période de purification rituelle. Ceci se développait en terme de fête durant un laps de temps défini, puis en abstinence jusqu’à la fin des opérations. Les parents devaient s’éloigner du lieu de tatouage. Le tahua et le sujet étaient les deux soumis à de puissants tabous pendant toute la période, qui parfois durait six semaines ou plus.
Il était interdit de consommer certains aliments, comme la viande de porc, ou encore cette boisson narcotique appelée Kava. Il était recommandé de boire le moins possible, pour éviter les risques d’inflammation.